Si plus de jeunes écrivent, plus de jeunes lisent
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La place des femmes écrivains

Peut-on comprendre pourquoi les femmes ont davantage de  mal à faire reconnaître leur travail en littérature? Selon un article paru dans La Presse en mars 2016 (signé Nathalie Collard), les chiffres illustrent la disparité du succès entre genres.

Selon Lori Saint-Martin, professeure au département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, les livres écrits par des hommes occupent généralement les deux tiers de l’espace dans les médias et en librairie. Dans les cours de littérature, a-t-elle avoué, les femmes sont aussi sous-représentées. On pourrait faire le même constat lors d’une visite dans un musée de grands peintres. Voici deux statistiques plutôt parlantes pour le domaine littéraire :

Le nombre de femmes qui ont reçu le prix Goncourt en 31 ans est de 5.
Le nombre de femmes qui ont remporté le Prix des libraires depuis sa création, au Québec, il y a 22 ans, est de 6.

Un autre article de La Presse publié à la même période établit pourtant que 67 % des femmes lisent des romans, contre 49 % des hommes. Les femmes préfèrent-elles lire les auteurs masculins? Est-ce que cela a à voir avec les thèmes et les genres, ou bien est-ce un résultat d’un conditionnement par les médias?

Faites-le test : connaissez-vous des femmes écrivains réputées pour le roman historique? Pour la littérature de suspense? Peut-être que les noms de Christian Jacq et de Ken Follet vous viendront plus facilement à l’esprit en réponse à la première question, et que ceux de Stephen King et de Patrick Senécal surgiront d’emblée à la deuxième. C’est ainsi, nous sommes informés par les médias et les communiqués autour des prix littéraires. Une simple recherche sur Google avec les termes clés « auteur, roman historique » vous confirmera que ce n’est pas de votre faute si un nom de romancière n’est pas remonté à la surface en premier. Et si l’on vous demandait de parler des grands auteurs de science-fiction, vous seriez peut-être en panne bien plus longtemps.

Les hommes ont une longueur d’avance, ce qui explique en partie le déséquilibre. Leur crédibilité tient à leur ancienneté et à celle de leurs prédécesseurs, ainsi qu’à la place que les médias leur accordent, aux critiques qu’ils servent en termes plus élogieux et plus factuels à leur propos.

Ne vous laissez pas influencer par un nom; un auteur se fait l’habile porte-parole de personnages aussi bien masculins que féminins et sa plume est rarement sexuée. Si vous aviez à jouer le jeu de lire un récit d’aventures de science-fiction sans en connaître le créateur, sans doute ne pourriez-vous pas dire qui d’un homme ou d’une femme en a accouché.

 

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